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Près de 35 000 maires viennent d’être élus ou réélus à la tête des communes françaises. Parmi les nombreuses tâches qui les attendent, il en est une qui sera à n’en point douter particulièrement délicate : l’aménagement urbain du territoire. Alors même que les finances publiques se raréfient, les exigences environnementales et sociétales se font en effet de plus en plus nombreuses. Et les collectivités doivent renouveler leurs modes de faire pour y répondre. 

Les résultats des élections que nous venons de vivre l’ont confirmé : la transition écologique est bien, aujourd’hui, l’une des préoccupations majeures des Français. La crise sanitaire a renforcé la prise de conscience, voire l’inquiétude. La population attend des élus qu’ils prennent des mesures fortes. Les attentes en matière de qualité de vie sont devenues pressantes : les administrés veulent vivre mieux, avec moins de pollution, de temps de transport, de béton, plus d’espaces verts. Les maires vont devoir répondre à une injonction contradictoire : lutter contre l’étalement urbain, ce qui suppose de densifier toujours plus des zones déjà urbanisées, tout en créant de nouveaux espaces de respiration au sein des villes pour des habitants désormais conscients de l’importance de la nature dans leur vie quotidienne.

La mission des maires devient donc chaque jour un peu plus complexe. Car une ville durable ne se conçoit pas de la même façon qu’une ville traditionnelle. Pour réinventer la ville, il faut réinventer aussi ses moyens de la concevoir. Pourtant, ces dernières années, les capacités d’ingénierie des villes se sont considérablement réduites, du fait des contraintes budgétaires qui leur ont été imposées ainsi que de la répartition des compétences notamment en Ile-de-France avec la MGP, les EPT/EPCI,…. La situation devient critique : alors même que les exigences s’intensifient d’année en année, les budgets quant à eux ne cessent de s’amenuiser et la crise sanitaire risque de renforcer cet état de fait.

Tout cela se traduit pour nous, acteurs de l’urbain, par des missions d’ingénierie urbaine de plus en plus difficiles à appréhender. La complexité croissante des projets urbains se répercute en effet directement dans les appels d’offres. Nous le voyons nettement ces derniers temps : les cahiers des charges demandent des réponses sur tous les sujets, et ce pour toutes les temporalités. On nous demande à la fois une vision stratégique à 20 ans et des études détaillées pour tel ou tel secteur – le tout dans des délais bien souvent très serrés.

C’est pourquoi nous pensons que les commandes publiques mériteraient, aujourd’hui, d’être revisitées et simplifiées. En fonction du degré de maturité de la collectivité face aux problématiques de développement urbain, les appels d’offres devraient être plus distincts et ne pas mélanger des projets très opérationnels avec des analyses plus prospectives sur l’évolution d’une ville ou d’un quartier. Car les besoins, pour ces deux types de demandes, ne sont pas du tout les mêmes. Les compétences et la temporalité pour y répondre non plus. Par ailleurs, il faudrait privilégier des experts en stratégie urbaine à la tête des groupements pour proposer une vision transverse de toutes ces expertises nécessaires.

Pour toutes ces raisons, nous sommes convaincus, chez City Linked, qu’il faut renouveler l’urbanisme dans ses pratiques en conseillant autrement les acteurs de l’urbain et en premier lieu les collectivités.

Pour nous, conseiller autrement, c’est déjà former, sensibiliser (cf. notre observatoire urbain et notre collection d’ouvrages qui se veulent volontairement pédagogiques et accessibles, à destination des élus notamment).

Conseiller autrement, c’est également :

– avant tout, être à l’écoute des besoins des collectivités et savoir leur présenter les choses clairement, de façon pédagogique, extraites du « jargon » technique souvent complexe à appréhender ;

– toujours se soucier de l’environnement urbain dans lequel vient s’inscrire un projet immobilier, et ce quelle que soit sa taille ;

– veiller aussi à la manière dont le projet va évoluer dans le temps, afin qu’il demeure accueillant et accessible à tous ;

– enfin, bien sûr, faire autrement – nous développons une approche différente du conseil en stratégies urbaines parce que nous avons la conviction, , qu’il faut aider les collectivités à faire autrement.

La crise sanitaire a suscité de nombreuses interrogations et mis à jour les aspirations au « monde d’après ». Chez City Linked, nous plaçons la notion d’inclusion au cœur de notre démarche de conseil des acteurs de l’urbain qui ont aujourd’hui la responsabilité de le construire. Pour créer la ville autrement, il faut d’après nous mieux penser en amont la manière dont tous ses usagers vont y vivre. C’est une approche apparemment simple, qui révolutionne pourtant la conception des projets urbains. Il faut maintenant faire évoluer les outils réglementaires et les pratiques quotidiennes pour nous permettre d’avancer en ce sens.

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